FamilyGeek C'est mon avis Shin Megami Tensei V

Shin Megami Tensei V

Disponible sur Switch

Annoncé en janvier 2017 alors que la Switch n’était pas encore sortie, l’attente pour pouvoir jouer à ce nouvel opus de Shin Megami Tensei fut longue. Cette série de RPG proposée par Atlus a déjà 30 ans et c’est d’elle qu’est issue le spin-off Persona dont la renommée a fini par dépasser la saga originale. Bien qu’elles partagent une partie de leur bestiaire, leur système de combat et certaines mécaniques de jeu, les 2 franchises proposent un univers et une thématique bien différents. Après un Persona 5 au sommet de son art, on avait hâte de savoir si le 5ème épisode de Shin Megami Tensei allait lui aussi atteindre un tel niveau.

Ange ou démon ? Es-tu mon ange, ou mon démon ?

Que ce soit dans la série principale et dans la série annexe, vous serez dans la peau d’un lycéen mais contrairement à Personna où la partie vie étudiante prend une place très importante, elle sera dans SMT V réduite à sa plus simple expression, le jeu allant très vite à l’essentiel. En effet, vous vous retrouverez rapidement dans un Tokyo dévasté entouré de démons desquels vous serez sauvé par une entité avec laquelle vous fusionnerez pour être en mesure de les affronter. Dans les grandes lignes, le monde se trouve déchiré entre les anges, protecteurs de la volonté du Créateur, et les démons, anciens dieux déchus de leur connaissance dont ont hérité les humains. Là aussi, la thématique est bien différente d’un Persona qui abordait des sujets plus psychologiques et sociétaux, ce qui donnait de la profondeur aux personnages et impliquait le joueur dans l’histoire. En se résumant à l’opposition de visions du monde différentes et aux notions de bien et de mal, le titre propose une narration très classique et des personnages peu attachants qui ne seront pas ses principaux attraits. Non, dans SMT, les stars, ce sont les démons.

Les amis de mes démons sont Megami

Les séries d’Atlus sont connues pour leurs démons emblématiques, Jack Frost en tête, inspirés des folklores, mythes et légendes du monde entier. Il s’agira de les combattre, bien sûr, mais pour ce faire, vous aurez recours à leur service en utilisant une mécanique bien connue : la négociation. En plein combat, il sera possible de lancer une conversation avec chaque démon (hormis les boss) et si vous parvenez à éveiller la curiosité de la créature, celle-ci sera disposer à entamer les négociations qui se résumeront à un don de points de vie ou de magie, des objets ou de l’argent. Une fois satisfait, le monstre intègre votre équipe. Avec leur personnalité versatile, parfois drôle et parfois inquiétante, ces phases sont très plaisantes et un peu stressantes particulièrement durant les premières heures, mais perdant de l’intérêt au fil du jeu. Le fait d’avoir des démons spécifiques dans votre équipe pourra occasionnellement donner droit à une conversation entre créatures de la même espèce, ce qui sera à votre avantage ou non. En tout cas, il ne sera pas rare d’avoir du mal à vous séparer d’un démon que vous appréciez et qui vous aura été utile, toutefois, cela s’avèrera indispensable afin de mettre à niveau votre équipe.

Du coup, SMT est de ces RPG où vous passerez du temps dans les menus à gérer les compétences de votre personnage mais aussi celles de vos monstres. Nul gestion d’équipements, la montée en niveau entraine l’augmentation de statistiques, la possibilité d’invoquer des démons plus puissants via la fusion et les monstres pourront apprendre jusqu’à 3 nouvelles compétences. Il faudra ensuite récupérer des essences de monstres pour pouvoir en transférer d’autres. Vous aurez alors le choix : spécialiser un monstre en attaque, en défense ou en soin ou alors opter pour sa polyvalence. Pour améliorer les niveaux de compétences de votre personnage -celui des monstres étants prédéfinis- dans les différentes catégories (feu, foudre, soin…), il faudra récupérer des globes de gloire en battant certains monstres ou en explorant le monde. En échange de ces précieux objets, vous pourrez, après mûres réflexion et moultes hésitations, augmenter le nombre de démons dans votre équipe, le nombre de compétences disponibles pour votre personnage et pour vos monstres, ou encore remplir plus facilement votre barre d’énergie magique. Cette dernière servira à déclencher une furie commune à tous vos personnages garantissant un coup critique, ou une furie individuelle propre à chaque famille de démon, et sera primordiale dans les combats, l’autre grande force du jeu.

Faiblesse élémentaire mon cher Watson

Comme à l’accoutumé, le système de combat repose sur la gestion des faiblesses élémentaires. Chaque membre de votre équipe dispose d’une d’action, et l’exploitation d’une faiblesse adverse ou la sortie d’un coup critique vous apportera une possibilité d’agir supplémentaire. À l’inverse, une attaque bloquée à cause de la résistance ou une cible manquée vous en fera perdre 2, tandis que le renvoi ou l’absorption d’une offensive mettra tout bonnement fin à votre tour. Évidemment, il en sera de même pour vos ennemis qui ne s’en priveront pas, capables de décimer votre équipe en un clin d’œil, notamment lorsqu’ils ont l’initiative. Il faudra alors explorer les nouvelles régions avec une grande prudence, et ne pas hésiter à sauvegarder régulièrement. Si cela peut paraître parfois injuste, il est indispensable de s’adapter aux ennemis de la zone, et de bien se préparer avant un combat de boss dont l’arrivée vous sera signalée. Il deviendra très vite impossible d’espérer l’emporter contre ces ennemis uniques avec une faiblesse dans l’élément qu’ils utilisent. Il faudra alors repasser dans les menus pour ajuster vos résistances et les compétences de vos démons, voir aller recruter des démons pour en fusionner de plus puissants. Enfin, il ne faudra surtout pas hésiter à utiliser vos objets et ne pas négliger les buff/débuff qui seront une des clés de la victoire.

Un niveau technique Persona non grata

Heureusement, le jeu est assez clément car il sera possible d’acheter des objets à un marchand et de récupérer de la vie ou des points de magie disséminés dans les zones de jeu qui sont, pour le coup, beaucoup plus ouvertes que dans un Persona où ces dernières se limitaient aux donjons. L’exploration sera encouragée et récompensée par l’obtention de divers objets, dont les précieux globes, et vous permettra d’accomplir des quêtes annexes, très classiques bien que certaines vous demanderont d’en choisir l’issue. Il est alors regrettable d’avoir des environements si pauvres marquées par des textures floues et granuleuses, et même si cela peut être raccord avec l’univers, on est loin des standards actuels. Autant la DA incroyable de Persona parvenait à gommer les limitations techniques et apportait un véritable charme, autant celle de SMT, réaliste, rend le tout pas vraiment agréable et donnera l’impression de parcourir sans cesse les mêmes endroits. Lorsque l’on rajoute des retards d’affichage des textures ou de lags occasionnels pendant les combats, on regrette que le jeu n’ait pas été mieux peaufiné par Atlus. En revanche, le design et les animations des monstres en combat sont plutôt réussis, tout comme les menus qui sont clairs et épurés (mais où subsiste des mots anglais) . Niveau sonore enfin, le thème des combats restera entaînant et agréable tout au long de l’aventure alors que ceux des boss seront inégaux, avec un style allant du rock à l’électro. Pas de quoi fredonner en repensant au jeu…

Résumé :

Si vous aimez les RPG à l’ancienne dans lesquels vous devez élaborer et gérer votre équipe de monstres et que vous reprochez à Pokémon son côté simpliste et enfantin, Shin Megami Tensei V est le jeu que vous attendez. Beaucoup plus mature et sombre dans son propos, vous passerez des heures sur le jeu en alternant phases de combats et de réflexion dans les menus. Dommage que l’histoire n’implique pas le joueur davantage, la faute à des personnages au mieux quelconque, et une thématique finalement trop limitée. Il est clair que la technique pourra en rebuter certains, mais si vous aimez le genre, vous serez servi, surtout que le jeu est moins verbeux qu’un Persona. Après Bravely Default II et Monster Hunter Stories, SMT V conclut une belle année pour le RPG.

BienPas bien
La gestion de votre équipe de démonsGraphiquement pas très agréable
Un système de combat diablement efficaceUne histoire peu prenante à la thématique peu poussée
Une bonne durée de vieDes personnages peu intéressants
Une difficulté bien dosée
Un joli bestiare

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