
Tout droit venu d’une campagne Kickstarter menée par un petit studio indépendant, Indivisible avait su attirer l’attention lors de ses premiers trailers, grâce notamment à une DA propre au studio. Sorti octobre 2019, le titre s’était laissé approcher par une démo qui avait laissé entrevoir un jeu au mélange des genres RPG, action et plateforme, autrement dit un Metroidvania. Sur-représenté, il n’est pas facile de sortir de la masse de productions, mais il s’avère qu’Indivisible parvient à le faire grâce à des composantes intéressantes bien qu’imparfaites.
Des rixes et Razmi

Après avoir été lancé en plein affrontement au final victorieux entre un groupe de héros et une créature maléfique, vous vous retrouverez avec Ajna, villageoise intrépide au caractère bien trempé, qui suit son entrainement quotidien avec son père. Très vite, la bourgade se fait attaquer par une armée aux ordres de Ravannavar, le leader d’un pays voisin. Notre héroïne, après avoir affronté Dhar, l’assassin de son paternel, finit par absorber ce dernier dans son subconscient, sans trop savoir comment, et c’est avec cette « cohabitation » forcée que commence votre aventure. Étant en effet à la poursuite des assaillants, Ajna pourra se servir de la force de son « hôte » pour combattre les monstres rencontrés, très vite rejoint par une étrange magicienne au caractère lugubre, Razmi, qui se retrouvera à son tour enfermée dans l’esprit de la jeune femme.

Les rencontres, les évènements importants et les relations entre les personnages seront souvent l’occasion de déclencher une saynète et de lancer un trait d’humour ou de s’épancher sur leurs sentiments, ce qui est souvent en décalage avec le propos du jeu, ou ce qui arrive beaucoup trop rapidement ou inopinément : Ajna et Razmi se retrouvent très vite à charrier Dhar, qui a tout de même tué de ses mains le père du personnage principal. C’est réellement dommage car l’évolution des très différents protagonistes fonctionnent bien, et aurait pu être un atout encore plus marquant dans une narration et une histoire plutôt agréables à suivre mais assez convenues. Assez tôt dans l’aventure, c’est véritablement avec un petit village dans son esprit qu’il faudra faire des choix quant aux membres de votre équipe que vous emmènerez au combat, limitée à 4 héros.
Chacun son tour par tour ?

À chaque fois que vous croisez la route d’un ennemi, le jeu passe en mode combat qui ressemble à du tour par tour mais qui n’en est pas, puisqu’il suffit d’un bouton (ou d’une combinaison avec une direction) associé à chacun de vos personnages pour les envoyer sur l’ennemi ou leur faire exécuter une action précise en fonction du type de combattant : attaque, perce défense, soin ou sort offensif, se rechargeant avec le temps à l’instar d’une barre ATM. Évidemment, ce nombre d’actions pourra être augmenter en récoltant des objets spécifiques (qui permettront aussi d’améliorer la défense), et certaines demanderont un certain timing pour être efficace. Ce sera d’ailleurs le cas de la défense qui vous demandera d’appuyer sur la touche correspondant au personnage attaqué, ou sur le bouton L pour les attaques de groupe. Un timing parfait fera drastiquement baisser le montant des dégâts, tandis qu’une trop longue pression diminuera votre barre d’Iddhi.

Sorte de barre de magie repartie en différentes parties (3 au départ) commune à tout le groupe, cette barre servira de carburant aux coups spéciaux. En fonction de la puissance de ces derniers, une, deux ou trois barres seront consommées, sachant que seule Ajna pourra avoir recours à des coups plus puissants utilisant plus de barres. Il faudra alors bien réfléchir car 3 barres seront aussi nécessaires pour ressusciter et redonner de la vie à vos personnages tombés au combat. Cette simplicité donne un aspect très agréable et satisfaisant aux combats, et la combinaison entre certains protagonistes pourra s’avérer plus ou moins efficaces, tout en prenant aussi en compte le type d’ennemis. En revanche, l’expérience gagnée ne servira qu’à faire monter vos personnages en niveaux et en points de vie, aucun autre aspect de RPG n’étant présent. Aux combats classiques s’ajouteront les combats de boss, entrecoupés de petites phases de plateforme, l’autre élément important du jeu.
Par Iddhi la sortie

Ajna devra parcourir les niveaux proposés, assez jolis et colorés, en utilsant toutes les ressources à sa disposition. Très limitée au départ, sa panoplie d’actions se fera enrichie au fur et à mesure du déroulement de l’histoire mais aussi en fonction des rencontres et des armes que vous recevrez : la hache permet de s’accrocher au rebord tandis que la lance apporte entre autres le super saut. Et comme dans tout bon Metroid like, ces nouvelles possibilités vous permettront d’atteindre des endroits jusqu’alors inaccessibles ou de créer des raccourcis dans les lieux déjà visités et revisités. La trame principale vous invitera à visiter 5 lieux différents entre lesquels il faudra aller et venir, ce qui, malgré la présence de points de téléportation, s’avère vraiment fastidieux, permettant surement de gonfler la durée de vie mais lui donnant aussi un aspect répétitif d’autant plus si vous souhaitez faire les quêtes annexes.

Facultatives, tout comme certains personnages, ces missions vous permettront d’en apprendre plus sur tous les personnages, étant donné que chacun y aura droit. Dans leur réalisation, cela se traduira à nouveau par de nombreux allers-retours et par la nécessité de combattre un ennemi en particulier. Pour vous simplifier la tâche, il suffira de regarder la carte sur laquelle l’objectif apparaît la plupart du temps, et vous réaliserez alors que le design des différents environnements manque d’originalité et de cohérence, alors que l’univers ne manque pourtant pas de charme. En récompense de ces quêtes, il sera possible de personnaliser la couleur de vos personnages grâce à une de vos rencontres qui, comme tous les autres, peuple le fort intérieur d’Ajna. La musique enfin accompagnera comme il faut l’aventure, d’une petite vingtaine d’heures, mais souffrira du manque de variété globale du jeu.
Résumé :
Indivisible est un petit jeu plein de charmes qui vous fera passer un moment agréable, pour peu que vous aimiez les systèmes de combat simples mais bien pensés et les jeux à exploration progressive. Plus que sa narration assez maladroite, ce sont ses personnages principaux et leur évolution qui vous feront trouver le jeu attachant et bien que perfectible, l’aspect plateforme a le mérite d’espacer efficacement les combats pour ne pas ressentir de lassitude, un équilibre que le jeu perd un peu sur sa fin. Trouvable en promotion à moins de 10.00€, il serait dommage de se priver.
Bien | Pas bien |
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Une jolie DA et un univers charmant | Le décalage dans le propos |
Des personnages différents et attachants | Le côté plateforme pas vraiment palpitant |
Les combats dynamiques et satisfaisants | L’aspect RPG très succint |
De l’humour très présent, mais pas que | Beaucoup d’allers-retours |
Une chouette petite aventure | Un level design pas forcément très inspiré |