FamilyGeek C'est mon avis Resident Evil 2

Resident Evil 2

RESIDENT EVIL 2

Sorti en 1998 sur PS1, le 2ème volet de Resident Evil a été une réussite commerciale et critique. Capcom a su proposer une bonne suite à son chef d’œuvre, ce qui n’est jamais une mince affaire, et  ainsi bâtir tranquillement une franchise qui fait encore l’actualité en 2021. 21 ans après la sortie initiale de cet opus, Capcom dévoile un remake sur la huitième génération de console et autant dire que les premiers trailers sont très alléchants. Un soupçon de méfiance était de rigueur car malgré un Resident Evil  7 qui a réorienté avec succès la série, Capcom est plutôt habitué aux portages sans grande plus value et nous a bien floué avec le catastrophique Resident Evil  6. Mais trêve de suspense : voyons pourquoi les joueurs de l’original et ceux qui cherchent un frisson dans le cou peuvent y aller les yeux grand ouverts -ou fermés pour les plus téméraires.

Le synopsis n’a pas changé d’un iota : suite à la transformation des habitants de Raccoon City en morts vivants, Leon S. Kennedy et Claire Redfield, la sœur de Chris, vont chacun de leur côté tenter de comprendre la cause de cette situation apocalyptique. Ils commenceront par rejoindre le commissariat, dans lequel le frère de Claire travaille et où Leon devait entamer sa carrière de policier.

REmake

Commençons par ce qui saute aux yeux dès les premières minutes du jeu : le fossé graphique qui sépare l’original du remake. Autant dire que cette nouvelle mouture de Resident Evil 2 est superbe ! Les fans de la première heure ont de quoi être aux anges. Exit les angles de caméra fixes,  nous  sommes sur un TPS avec une caméra à l’épaule ce qui permet d’être au cœur de l’action et de mieux admirer le travail accompli. Tout a été modélisé avec soin et chaque lieu fourmille de détails. En tête de parade, les morts vivants et autres créatures sublimement horribles. Evidemment, le commissariat, environnement principal de cette aventure, profite d’un travail minutieux pour le rendre aussi beau que dans nos souvenirs. Il n’y a que la tronche inexpressive et botoxée de Claire qui fait tâche dans ce décor. Capcom a inauguré avec brio son moteur maison RE Engine avec Resident Evil 7 et l’a exploité à nouveau ici. Techniquement, il n’y a rien à dire. Le moteur fait des merveilles notamment dans la gestion de la lumière et des ombres dynamiques. Ce bel atout est évidemment parfaitement adapté dans l’élaboration d’une  ambiance très sinistre. Le moteur exploite bien le HDR, les explosions détonnent et la lumière des flammes est d’autant plus éclatante dans un environnement si sombre. Je ferai juste une remarque sur un effet granuleux voir huileux sur certains reflets au plafond. On dirait presque de l’aliasing. D’ailleurs, n’hésitez pas à désactiver mode « grain » coché d’office, cela atténuera légèrement cet effet.

Outre le visuel, cette relecture de 2019 ajoute tout un ensemble de nouveautés bienvenues. Déjà le nombre de sauvegarde manuelle n’est plus limité et quelques sauvegardes automatiques font même leur apparition. Les puristes pourront faire le jeu en difficile et ainsi se rapprocher de l’expérience originale avec son nombre de sauvegarde manuelle limitée et en prime des ennemis encore plus résistants. Pour ma part, je conseille le mode normal qui est bien équilibré pour une première run. De plus, toujours dans le domaine de l’accessibilité, la map est bien lisible et pratique avec la position des objets oubliés, interactions possibles, les portes, zones explorées… Désolé pour ceux qui prenaient le temps de souffler entre deux salles pendant l’animation d’ouverture de portes, ici les temps de chargement ont totalement disparu. Ces quelques éléments rendent l’expérience à mes yeux bien plus confortable et adaptée à notre époque. Tout en laissant la surprise, sachez qu’il y a pas mal d’ajouts ou de réaménagements notamment dans les environnements, les énigmes et la narration. Un lieu inédit et bien sympa est désormais accessible tandis qu’un passage avec Ada propose un gameplay original.

« La mort est belle, elle est notre amie… »

Chateaubriand aurait-il modifié sa citation après une quinzaine d’heures sur ce Resident Evil ? Alors oui, c’est très joli mais c’est surtout bien flippant. Une association d’éléments participent à la sensation  de danger, ce qui génère inéluctablement une émotion de peur. Les développeurs maitrisent cette mécanique depuis des années et le prouve avec une parfaite mise en application. Cela commence avec le Sound design qui est top et mis en valeur par une bonne spatialisation du son. Jouer au casque devrait être une obligation pour vivre l’expérience avec une immersion complète. Une ambiance sonore peu accueillante est présente avant même de rencontrer la moindre menace : les grognements des morts vivants, le bruit dans les canalisations, la pluie qui bat contre les fenêtres, les Lickers en mouvement dans les alentours et surtout les pas lourds du Tyran qui se rapproche. Je ne m’étendrai pas sur la réalisation de nouveau mais évidemment, les monstres hideux et les jeux d’ombres et de lumières participent au stress.

RESIDENT EVIL 2 - LE "REVIVAL" HORROR | Insert Coin

D’ailleurs, les zombies ont de la gueule mais ils sont surtout increvables. Bien que le bestiaire soit restreint, les ennemis présents sont très robustes. Comment ne pas ressentir le danger quand un simple mort vivant demande un certain nombre de headshot avant de rester à terre définitivement et que les munitions et ressources ne courent pas les rues. Il faut utiliser ses armes avec parcimonie quitte à accepter de casser les rotules des adversaires et de courir. Enfin, courir est un grand mot puisque notre héros manque un peu de vélocité. Je noterai d’ailleurs que la possibilité d’écraser un crane au sol ou d’effectuer une simple esquive n’aurait pas été de refus. Cette difficulté ressentie de prime abord couplée au nombre limité de safe room fait qu’on ressent l’insécurité et qu’on apprend à faire toujours très attention en entrant dans une nouvelle zone. Alors forcément ceux qui sortent de Resident Evil 7 en VR rigoleront gentiment mais on ne peut pas comparer le trouillomètre entre ces deux expériences. Rassurez-vous, cela reste une valeur sûre dans le domaine.

La société de parapluie dans la ville du raton laveur

Sony сместила премьеру новой экранизации Resident Evil

Umbrella Corporation et la ville de Raccoon City font parties des références pop culture connus au-delà du monde du jeu vidéo notamment grâce à ce second volet. Capcom a passé un bon coup de polish sur cette madeleine de Proust mais a aussi conserver tous  les ingrédients de la recette d’origine. Notons en premier lieu la structure à l’ancienne avec les clés et les objets qui débloquent des passages ou d’autres items. Les obstacles sont même parfois ridicules avec du recul comme ce trou de 30 cm qui arrête un homme capable de survivre dans ce panier de crabes. On croisera un certain nombre d’énigmes propres à la série qui justifient des allers retours. Cette progression pourra déstabiliser les nouveaux arrivés qui devront s’habituer à l’inventaire très limité, aux clichés et aux comportements de personnages parfois illogiques. Je pense évidemment à la relation entre Sherry et sa mère mais, sans aller aussi loin, dès l’introduction, lorsque Claire arrive avec un gun alors qu’elle est étudiante et que Léon s’enfonce dans Raccoon City après avoir rencontré des zombies à la sortie de la ville. À sa place, je me serais barré loin de ce bourbier. De même, une partie de la narration se développe via des documents écrits par des pnj qui préfèrent à priori mourir en écrivant que de lutter. Enfin, rares sont les jeux de 2019 à ne proposer qu’un seul boss à vaincre moult fois. Sans rire, certains moments restent d’époque. Pour le coup, l’élément qui n’a pas vieilli et qu’on retrouve en source d’inspiration, encore aujourd’hui dans Alien Isolation par exemple, c’est le Fameux Tyran : Mr X !

Le T-103 ou le T-1000 ?

How To Survive Mr. X In Resident Evil 2 - YouTube

Le tyran, aussi appelé Mr X ou le T-103 est un ennemi indestructible qui vous poursuivra sans relâche dans tout le commissariat. Ce gaillard à chapeau prend même un peu plus de place dans ce remake que dans l’original. Mr X est très grand avec une force surhumaine. Autant le dire, la STAR, c’est lui. Le bruit de ses pas n’annonce rien de bon et son arrivée est accompagnée musicalement par un thème distordu qui ajoute de la tension. C’est le seul adversaire qui peut parcourir le hub central sans sourciller. Bien qu’on puisse le ralentir avec de l’artillerie lourde, c’est la fuite qu’il faudra privilégier. Au final, je le trouve même légèrement sous employé dans la première aventure, surtout qu’à côté, il y a un boss, certes intéressant dans le Lore de la saga, mais balancé à toutes les sauces. Petite anecdote pour dédramatiser : c’est drôle de voir Mr X, qui peut traverser le hall et ouvrir les portes comme un grand, rester bloqué devant une safe room alors que l’entrée est  grande ouverte. Ca nous rappelle vite qu’on est dans un jeu.

Un scénario Biscornu

Dès les premières scènes, Léon et Claire vont devoir se séparer et vivre ce calvaire seuls. Qu’on choisisse Claire ou Léon, la fin du jeu est très abrupte. Il faut ensuite enchaîner avec le scénario bis de l’autre personnage afin d’avoir un complément de narration et la vraie fin. Rassurez vous, il ne s’agit pas tout à fait de la même aventure. L’objectif est de savoir ce que faisait notre compagnon d’infortune pendant ce temps là. Enfin, c’est presque cela. Un message dans le menu indique que la narration peut avoir le cul entre deux chaises, et c’est le cas. En fait, le scenario bis est officiellement une variante du tronc commun avec le point de vue de l’autre personnage. Je vous l’annonce : on est loin du endgame de Nier automata. 

TEST] Resident Evil 2 Remake - Next Stage

J’aurais aimé que les histoires soient réellement interconnectées et que les actions de Claire aient un réel impact sur le parcours de Leon par exemple. Avec un bon petit travail d’écritures, on aurait pu avoir des angles d’approche totalement différents sur une même situation par exemple. Ici, les actes de l’un ne sont quasiment jamais pris en compte dans l’aventure du second. On dirait d ailleurs qu’ils ont hésité jusqu’au bout dans la voie à prendre car à la toute fin du jeu, il y’a une incidence importante sur le parcours du voisin. À ne plus rien y comprendre. Le scénario bis va faire rencontrer les 2 protagonistes à certains endroits ,et donc prend bien en compte l existence de Claire ou de Leon, mais on se retape pourtant les énigmes qui devraient être résolues ou certains ennemis normalement déjà morts. Pire encore, il y a des incohérences scénaristiques qui font taches et c’est bien dommage. Néanmoins, le scenario bis reste plaisant à parcourir car il y a tout de même de nouveaux pnj à rencontrer, des armes différentes et quelques zones totalement inédites. Il faut aussi avouer que j’ai adoré sursauter à cause des monstres placés bien différemment. C’est intéressant de retraverser les environnements via d’autres acheminements et de voir arriver beaucoup plus rapidement certains événements. La partie bis est forcément un peu redondante sur certains passages, les égouts pour ne citer qu’eux. En revanche, des lieux inédits comme l’orphelinat et certains éclairages supplémentaires sur l’histoire donnent un intérêt à ce second tour de piste. Ce dernier se termine plus rapidement car on a forcement moins l effet de surprise et la connaissance des lieux apporte de la sérénité.

La durée de vie de ce Resident evil 2 est satisfaisante, 9-10h pour le premier run et 6-7h pour le scénario bis. C’est suffisant car c’est bien rythmé et l’angoisse reste présente à peu près jusqu’au bout. Il faudrait vraiment un renouvellement de  situations et d’environnements pour justifier plus d’heures de jeu. Et puis, est-ce que Capcom arriverait à allonger l’histoire sans que cela tourne trop dans le rocambolesque ? L’écriture n’ayant jamais été le point fort de la saga, on peut en douter. Aux aventures de Léon et Claire s’ajoutent 2 modes additionnels qui ne sont pour une fois pas un jeu en ligne tout pété. Le premier mode propose d’incarner un soldat qui doit réussir son extraction et le second, lui aussi très axé action, permet à des PNJ croisés dans la campagne principale de vivre une destinée moins funeste. Évidemment, tout se déroule dans des environnements déjà croisés dans l’aventure principale mais dans lesquels quelques ennemis inédits prendront place. C’est loin d’être exceptionnel mais les aficionados auront de quoi rallonger le voyage en enfer.

Résumé :

Que l’on recherche une aventure horrifique ou que l’on souhaite titiller la fibre nostalgique, Resident evil 2 répond parfaitement à la demande avec un cahier des charges du remake bien généreux comme il devrait toujours l’être. C’est beau et c’est flippant : les fans ne pourront qu’être que comblés. Les petits nouveaux, eux, trouveront peut être l’expérience old school et un peu courte mais le jeu étant régulièrement en promo à – de 20€, cette escale à Raccoon City est à ne pas à louper!

BienPas bien
Un remake, un vrai !Le scenario bis ne tient pas ses promesses
Le commissariat et Mr XUne progression datée
Une ambiance angoissante maitriséeL’itération d’un boss
Magnifique à certains détails prèsUn poil rigide
Des ajouts notablesLe passage dans les égouts
Bon dosage entre survival horror, action et énigmes

2 commentaires sur “Resident Evil 2”

  1. Pourquoi vous dite Mr X alors que dans l’original ça a toujours été le Tyran et il y a que les américain qu’il l’appel Mr X car cela a été traduit comme ça chez eux … Pourquoi propager encore et toujours cette erreur ?

    1. Merci d’avoir lu l’article ! Il est écrit qu’il est aussi appelé M.X, à tort comme tu le soulignes. C’est un surnom que le rédacteur a choisi d’utiliser, et il colle plutôt bien au bonhomme au chapeau en imper.

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