
Dans la 2ème moitié de l’année 2020, Nintendo a initié un nouveau format de communication, le partenaire direct, mettant en avant les jeux tiers sur Switch. Si les 2 premiers furent laborieux, il a suffi d’une seule annonce pour donner à celui de septembre un intérêt tout particulier : le prochain Monster Hunter, Rise de son nom, était en route pour la Switch. Après moults temps de communication et 2 démos permettant de s’essayer à la bête, c’est le 26 mars dernier que le titre est arrivé sur la console hybride de Nintendo. Après plus d’une centaine d’heures, à trancher tout ce qui bouge et à ramasser tout ce qu’on trouve, il est temps de rentrer au camps et de faire son rapport.
Lève-toi et chasse !
Née en 2004 sur console de salon, la série Monster Hunter met en scène un avatar de votre choix évoluant dans un village menacé par des monstres qu’il vous faudra aller chasser. Pour venir à bout de ces bêtes, vous aurez le choix parmi plus d’une dizaine d’armes, 14 dans cet opus (tout comme le précédent), au gameplay complètement différent : marteau, arc, lance, fusarbalète, épée longue, etc, il y en aura pour tous les goûts et tous les styles. Une fois venu à bout de la menace, ou cette dernière capturée, vous recevrez différents matériaux en récompenses qu’il vous sera possible d’utiliser pour forger de nouvelles armes ou de nouvelles armures afin d’être en mesure de pouvoir affronter les créatures suivantes, de plus en plus fortes. Un système des plus simples mais des plus addictifs, qui motive toujours le joueur à repartir affronter les monstres.

Et il n’y a pas que la chasse dans la vie, il y a le cueillette aussi ! Outre les minérais et les os qui seront aussi nécessaires à la fabrication de nouveaux équipements, il y a aura également tout un tas de ressources présentes un peu partout dans l’environnement qu’il faudra vous accaparrer pour mettre au point divers objets qui seront essentiels à votre survie : herbes, champignons et autres insectes vous serviront à élaborer potions, antidotes ou encore pièges à monstre. Cette part d’exploration amenée par les zones ouvertes de Monster Hunter World sont encore plus importantes et plus plaisantes dans cet opus. Facilitée par l’ajout du filoptère, une sorte de grapin insecte apportant verticalité et mobilité, et nécessaire pour récupérer de nombreux éléments vous aidant au combat, cette composante sera idéale pour rompre avec l’aspect de nature répétitive du jeu. Il est à noter que l’aspect traque introduit dans world a complètement disparu.

Kamura, par amour du goût
Cette fois, c’est le village de Kamura que vous devrez sauver de la menace de la Horde, un phénomène apparu il y a 50 ans et regroupant un attroupement de monstres bien décidés à exterminer tous les habitants mais dont l’origine demeure un mystère. Même si l’histoire n’est qu’un prétexte pour partir à la chasse, elle est encore moins présente que dans l’opus PS4, et moins soignée avec très peu de cinématiques assez courtes. Si on ajoute à cela un village moins peuplé et à la taille plus modeste délimité par des murs invisibles, l’immersion est un peu moins présente. En revanche, le jeu y gagne énormement en simplicité et en confort, notamment grâce un regroupement des lieux indispensables et à des temps de chargement très courts, voire absents au cœur du village. On choisit sa quête, on fait un tour à la forge, on passe à la cantine et on prend des objets dans son coffre dans le même périmètre. On peut aller droit à l’essentiel, et ce n’est finalement pas plus mal.

Le jeu est composé de 2 principaux types de quête delivrée par chacune des deux jumelles locales : les quêtes de village, que l’on pourrait assimiler à un modo solo faisant office de long tutoriel, et les quêtes du grand-camp, la partie multijoueur. Car oui, ce n’est pas pour rien que Monster Hunter a fait les belles heures de la PSP et de la DS. Du fait de leur portabilité, la coopération en local est devenue pour ainsi dire la norme de la licence, et Internet a permis d’élargir le champ des joueurs possibles, que ce soit avec des amis lointains ou des inconnus. Là encore, le jeu fait dans la simplicité et vous propose au choix de lancer une quête en autorisant des participants à vous rejoindre ou non, ou bien d’intégrer la quête postée par un autre joueur que vous souhaitez accomplir. À cela s’ajoutent les requêtes confiées par des PNJ qui vous récompenseront généreusement, l’exploration libre permettant de découvrir une région sans pression, et très rapidement, un nouveau type de mission orientée multi viendra diversifier votre quotidien de chasseur : les quêtes calamité.

Une bonne préparation est dans la horde des choses
Le but de ces missions sera on ne peut plus simple puisqu’il s’agira de protéger la porte menant au village d’une horde de monstres menés par un chef plus puissant que les autres. Dans ce qui s’apparente à un mode de tower defense, vous disposerez avant chaque vague (entre 2 et 3) d’une minute pour vous préparer et installer des éléments de défense, automatiques ou manuelles, sachant que cet arsenal s’améliorera et viendra s’étoffer à mesure que vous repoussez les monstres ou que vous remplissez des conditions précises comme étourdir un monstre 5 fois. S’il sera possible de lancer ces quêtes en solo, vous vous sentirez un peu seul et aurez souvent le sentiment d’être débordé. C’est définitivement à 4, et idéalement avec des amis, que ce mode prend tout son sens, nécessitant une bonne communication et apportant un côté défouloir jouissif qui tranche avec la concentration que peuvent exiger les combats traditionnels, tout en y ajoutant un aspect stratégie grisant quand il est bien mené.

Mais ce mode n’est pas le seul qui demandera de bien se préparer car dans Monster Hunter, chaque combat est une bataille acharnée, tout particulierement sur la fin du jeu avec certains monstres en expert, quoique puisse en dire les vétérans trouvant le jeu trop facile. Ne plus avoir d’antidote face à un ennemi qui vous empoisonne peut-être fatal, il faudra bien penser à vérifier vos stocks d’objets avant chaque expédition. À travers des menus pas toujours très simples, il sera possible de transférer les items depuis votre coffre et d’enregistrer vos sets personnalisés, ce qui s’avérera très pratique et vous fera gagner un temps fou. Il en sera de même pour les sets d’équipement que vous pourrez composer en fonction des faiblesses des monstres à certains types élémentaire, de l’attaque, de la défense ou des talents apportés par une armure par exemple. Pour se simplifier la chasse, il faudra donc accepter de passer du temps dans des menus pas forcément très intuitifs, mais très complets et de plus en plus fournis au fur et à mesure de l’aventure, avec l’ajout des mécaniques de talismans et de joyaux.

Un chasseur sachant chasser sur Switch
Une fois vos préparatifs terminés et après être allé à la cantine manger des dangos (spécialité japonaise à base de pâte de riz) permettant d’augmenter la vie, l’endurance, et d’activer divers bonus, il sera de temps de partir en chasse. Le jeu n’est pas un exemple en matière de didacticiel, plutôt expéditif, et le maniement des armes vous demandera de l’investissement et de l’entrainement. En revanche, le plaisir manette en mains est immédiat, et l’ajout du filoctère y est pour beaucoup, occtroyant notamment une esquive d’urgence après une chute. De même, les déplacements se voient accélérés et dynamisés par le chompsky, qui avec le palico, seront vos précieux amis à poils qui vont transporteront sur leur dos pour l’un ou vous serviront de soutien dans les joutes pour l’autre. Avec tous ces éléments, le gameplay pourtant toujours exigeant, s’en trouve plus accessible et moins rebutant, et tout ce qui était laborieux s’en trouve faciliter. C’est clairement un point qui encouragera les nouveaux venus à tenter l’aventure, d’autant que d’un point de vue technique, le jeu fait plaisir à voir sur Switch.

Que ce soit sur la télé ou en mode portable, la prouesse réalisée par Capcom force le respect et le titre fait sans aucun doute partie des plus beaux jeux sur Switch, tout en ayant un framerate stable à toute épreuve, même avec 4 joueurs, autant de pilpoils et 3 monstres, bien que cela devienne très confus et peu lisible contre les petits monstres. Certes, le jeu fait des concessions graphiques sur les détails et les ombres, mais c’est beau et on apprécie arpenter les rues de Kamura, à l’inspiration très japonaise ou les 5 zones jouables du jeu, bien soutenues par de superbes compositions qui varieront au gré de vos rencontres, certains thèmes ajoutant une dimension encore plus épique au combat. Passé le générique de fin, vous vous rendrez compte que le jeu ne fait que commencer, sachant que Capcom a d’ores et déjà annoncé une feuille de route concernant les mises à jour gratuites venant étoffer le contenu, la 1ère étant prévu fin avril, apportant de nouveaux monstres et débloquant le Rang de Chasseur bloqué à 7.
Résumé :
Si vous ne connaissez pas la série, Monster Hunter Rise est l’épisode parfait pour vous y mettre. Beau, accessible et fun, il demandera tout de même un certain effort d’apprentisssage et de familiarisation, en particulier avec les menus. Si vous avez fait connaissance de la série avec World, vous ne pourrez qu’apprécier les nouveautés tant elles rendent le jeu plus dynamique, l’exploration plus gratifiante et l’enchaînement des chasses plus rapide. Les plus anciens trouveront sans doute le challenge pas assez relevé, mais comme ce fut le cas pour world, le suivi du jeu sera régulièrement assuré et du contenu plus poussé arrivera très bientôt lors de la mise à jour de fin avril.
Bien | Pas bien |
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Addictif | Une histoire anécdotique et minimaliste |
Le plaisir au combat | Le sentiment d’immersion moins présent |
L’exploration, une bouffée d’air frais entre deux chasses | Des menus un peu austères |
L’optimisation du village, sans temps de chargement | Parfois confus et peu lisible à 4 |
Beau et stable | |
Des musiques au poil | |
Les quêtes calamités entre amis | |
De nombreuses heures devant vous, d’autres à venir |
Mise à jour du 28/04/2021 :
La mise à jour 2.0 vient d’arriver apportant avec elle son lot de nouveautés. De quoi repartir pour des heures de chasse. Tous les monstres n’on pas été dévoilés mais il semblerait que les joueurs de MHW ne seront pas beaucoup dépaysés. Les versions supérieures pourront être chassées dans des quêtes hors calamités et votre rang de chasseur pourra aller au delà de 7 et conditionnera l’accès à certaines quêtes. Le RDV pour la 3.0 est déjà pris, et ce sera fin mai.

Mise à jour du 27/05/2021 :
Moins généreuse, la mise à jour 3.0 n’a apporté qu’un seul véritable monstre, et pas forcément de contenu incitant les plus acharnés à poursuivre la chasse. Les prochaines mises à jour gratuites apporteront des quêtes évènements et célèbreront des collaborations avec d’autres jeux Cacpom.
