
Quelle que soit le domaine artistique, créer une nouvelle licence, un nouvel univers, la ou le faire connaître puis perdurer auprès du public n’est pas chose aisée. Alors souvent, que ce soit par facilité, par appât du gain, par l’envie de remettre un titre sur le devant de la scène et de le faire (re)découvrir ou par la volonté de lui faire bénéficier des capacités techniques modernes, les éditeurs n’hésitent pas à user et abuser des différents moyens à leur disposition. Et on peut dire que ces dernières années, ils ne se privent pas !
Le portage : le même mais ailleurs
Sortir son jeu sur une console, c’est bien, le sortir sur plusieurs machines, c’est mieux. Lorsque les jeux sont développés sur une seule machine, il peut être décidé de « porter » le jeu sur une autre plate-forme, qui sera plus ou moins identique en fonction des capacités de cette dernière.

La Switch est actuellement l’eldorado du portage, et Nintendo ne s’est pas privé de transférer quasiment l’intégralité de son catalogue Wii U sur Switch : New Super Mario Bros U Deluxe (lui-même un portage du jeu Wii), Mario Kart Deluxe, Donkey Kong Country : Tropical Freeze, Hyrule Warriors : Definitive edition, Tokyo Mirage Sessions #FE Encore et bientôt Mario 3D World : Bowser’s Fury. Souvent affublé d’un suffixe, le jeu est identique mais intègre souvent les DLC sortis entre temps ou un petit contenu inédit, histoire de mieux faire passer la pilule.
Par contre, l’attractivité de la Switch aura également permis aux joueurs de profiter de Witcher III, de Doom, d’Ori and the Blind Forest et d’Ori and the Will of the Wisp ou encore de Minecraft sur Switch. C’est bel et bien grâce aux portages que GTA V a pu atteindre les 130 millions de ventes (disponible sur PS3, Xbox360, PS4, XboxOne, PC et bientôt sur PS5 et Xbox series).

Le remaster : le même mais en mieux
Avec l’arrivée des consoles en haute définition, il est devenu possible pour les développeurs de donner à leurs jeux des graphismes plus fins et plus nets. La remasterisation a alors été un moyen pour beaucoup d’anciens jeux de se refaire une beauté dans une version estampillée HD, et c’est aujourd’hui une méthode très fréquente faisant office de mise à jour graphique d’un jeu à la FF8 Remastered mais pouvant aussi apporter des améliorations dans son confort, comme ce fut le cas pour The Legend of Zelda : Wind Waker HD sur Wii U.

Contrairement au portage, il y a une volonté de rendre l’expérience meilleure, et la plupart du temps, une mention indique clairement si l’on a affaire à un remaster ou non, et ce n’est pas plus mal, car il est parfois difficile de s’y retrouver. Prenons le cas de Ni no Kuni. Sorti à l’origine sur Nintendo DS, il a d’abord été porté sur PS3, dans une version forcément beaucoup plus travaillée, différence de machine oblige. Puis le jeu est arrivé sur PS4 dans une version remasterisée intitulée Ni no Kuni Remastered, alors que le version Switch n’était qu’un portage de la mouture PS3.
D’autre part, il arrive parfois que le travail accompli soit tel que la différence entre remaster et remake devienne difficilement perceptible à l’œil, c’est alors souvent manette en mains qu’elle devient palpable. On pourra citer les récents Spyro regnited Trilogy, Crash Bandicoot Insane Trilogy ou Crash Team Racing : Nitro Fueled. Les jeux alternent donc souvent entre portage et remaster, et il n’est pas impossible qu’un remake vienne compliquer les choses, d’autant que certains développeurs changent d’avis en cours de route, comme ce fut le cas pour Medievil, d’abord annoncé comme un remaster pour finalement devenir un remake.
Le remake : un autre jeu ou tout comme
C’est finalement pour les développeurs que la différence est la plus évidente car en effet, le remake demande une reprogrammation intégrale du jeu, que ce soit pour une complète refonte graphique, celle de son moteur ou de son gameplay. La série Resident Evil avait inauguré le principe avec la version Gamecube de Resident Evil, et le studio est allé encore plus loin avec les 2ème et 3ème épisode. Très en vogue en ce moment, les remake touchent nombres de série et il n’est pas rare de revoir les personnages de l’époque 16-32 bits sous un jour complètement nouveau.

Mais un remake peu prendre une autre direction, avec une relecture de l’œuvre d’origine ou de grands bouleversements dans son gameplay. Et là, même si on connaît l’univers, on a l’impression d’avoir un autre jeu. Alors oui, on pensera tout se suite à Final Fantasy VII Remake, mais le fait est que le compte n’y est pas vraiment puisque le jeu ne traite qu’une infime partie du jeu original. Square-Enix aurait pu (dû?) avoir l’honnêteté de lui rajouter une mention « 1ère partie » ou « Épisode Midgar » car finalement, on est plus proche d’un reboot.

Le reboot : un nouveau départ
À l’instar de ce qui se fait dans le cinéma et provenant à la base des comics, il est enfin possible de faire table rase du passé et de repartir sur quelque chose d’autre, dans le même univers bien sûr, mais avec des changements en tout genre. Parmi les récentes licences, Ratchet and Clank, Doom ou Tomb Raider, ont su redonner un nouveau souffle à des formules qui avaient atteint leur limite. Sans rien mention dans le titre, il n’y a au final que les plus anciens qui sauront…
