
Noël 1994 : il y a 2 boîtes rectangulaires et relativement épaisses sous le sapin ; aucun doute, la Super Nintendo va avoir du pain sur la planche. Encensés par les magazines de jeux vidéos de l’époque, le père Noël a eu le nez creux : Donkey Kong Country et Secret of Mana tous deux fraîchement sortis en novembre arrivent à la maison. Étant donné que le dernier nommé a été le premier jeu sur lequel la barre des 100h fut très certainement atteinte, il était normal de revenir sur cette aventure qui annonçait la couleur dès l’introduction, et en français s’il vous plaît.
Et ce n’est pas rien car à l’époque, Square, développeur japonais connu pour la série des Final Fantasy, n’avait pas daigné localiser son 6ème épisode en Europe un peu plus tôt la même année. Deuxième épisode de la série Seiken Densetsu (la légende de l’épée sacrée), le titre est renommé chez nous Secret of Mana étant donné que le premier était sorti sur Gameboy sous le nom de Mystic Quest. Qu’importe, il était là, traduit en français, et jouable à 3, avec les deux frangins.

Non content de proposer une aventure de longue haleine, il était en effet possible d’en profiter avec 2 comparses en simultané, idéal pour une fratrie de geek. Chacun contrôlant un personnage, allant du guerrier au mage en passant par la guérisseuse, les premiers pas furent difficiles étant nos lacunes en matière de RPG. Même s’il faut préciser que le jeu était vendu avec un guide très complet que nous n’avions pas pris la peine d’ouvrir, de nombreuses mécaniques essentielles nous échappaient, rendant le jeu plus complexe qu’il ne l’était. Pour l’anecdote, nous n’arrivions pas à venir à bout de Tigror, un des premiers boss retords du jeu, car nous ne savions pas que les coupes du désir pouvaient ressusciter un personnage vaincu.

La découverte de tous ces éléments et de cet univers fut une boîte de Pandore en ce qui me concerne. Même si The Legend of Zelda : A Link to the Past m’avait donné le goût de l’aventure, l’évolution des personnages, la gestion d’équipement, d’objets et de magie apportés par Secret of Mana ont rencontré chez moi un écho tout particulier. Avec de très beaux graphismes, de magnifiques musiques, une histoire mature, et un gameplay accessible par son côté action en temps réel, il m’aura laissé une empreinte indélébile. Il faut dire que de nombreuses heures furent consacrer aux allers-retours dans le fort mana afin de dénicher les objets les plus rares et de monter le niveau des personnages au maximum.

Sans posséder la machine et le jeu de l’époque, il est devenu relativement facile de (re) découvrir ce petit bijou étant donné que le titre était embarqué dans la Super Nintendo Mini sortie en 2017, et qu’un remaster HD est arrivé sur PS4 l’année suivante, avec un résultat clairement pas à la hauteur du jeu d’origine. Sortie d’abord au Japon en 2019, la Collection of Mana regroupant les 3 Seiken Densetsu aura mis une petite année pour sortir de l’archipel, un petit évènement puisque ce fut la première fois que le 3ème épisode, appelé pour l’occasion Trials of Mana, fut disponible officiellement hors du Japon.